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Biographie Félix BastinChapitre VI :La mort du major Félix BastinC’est le 4 novembre 1917 que Félix Bastin tombe au Boyau de la Mort. Les versions concernant les circonstances de sa mort héroïque sont diverses et pour cause, il n’y avait à ce moment guère de témoins de ce bombardement intensif qui causa sa mort. Les uns estiment que c’est en arrivant auprès du blessé dont il avait pris l’initiative de l’amputer lui-même, les deux jambes coincées sous un bloc de béton ; d’autres estiment que c’est au cours de l’opération qui se faisait à découvert et non à l’abris des tranchées qu’il fut frappé à mort. Quoi qu’il en soit, ce qui est certain, c’est que sa présence au chevet du blessé n’était pas l’exécution d’un règlement ou d’un ordre reçu mais résultait de sa propre initiative. Il avait estimé que, devant la gravité de l’opération très délicate à réaliser, un médecin d’un échelon plus proche du blessé qui devait pratiquer l’opération, n’était pas assez expérimenté et le docteur Félix Bastin d’autorité et conscient de sa spécialité de chirurgien estimait avoir le devoir de procéder lui-même à l’opération. Les circonstances de sa mort ont été relatées dans le discours que prononça le Colonel Bya directeur de l’hôpital militaire de Namur à l’occasion de l’inauguration de la plaque commémorant la mort héroïque du docteur Bastin. Ce monument fut d’abord place à l’hôpital militaire de Salzinnes (Namur). Avec la destruction de cet hôpital désaffecté, il fût transféré au centre médical de Belgrade. Il se trouve depuis au Centre Médical Opérationnel 7 à Marche-en-Famenne. Les précisions de la biographie que ce discours contient témoignent de ce que le Colonel Bya s’était entouré de témoignages d’officiers de l’époque et avait de plus eu accès aux archives de l’Armée. « Le 4 novembre 1917, il dirigeait dans le secteur de Dixmude, le point de pris en charge de Oude Barrel lorsqu’on lui annonça qu’un abri venait de s’écrouler sous le tir des lance-bombes ennemis et qu’un malheureux soldat, les jambes broyées sus la voûte de cet abri, ne pouvait être dégagé de sa position critique que par l’amputation des deux membres ». « Voilà le geste sublime que nous commémorons ici. Cette inscription qui défiera le temps nous le rappellera sans cesse à nous et nos successeurs ». A l’endroit où il tomba, c'est-à-dire sur la casemate où le malheureux soldat était écrasé par du béton, une plaque a été scellée dans le boyau même, commémorant ainsi le courage du major Félix Bastin. C’est par un journal, le « Nieuwe Rotterdamsche courant » paru aux Pays-Bas le 6 novembre, soit deux jours après sa mort, que Berthe Lespineux son épouse apprend la mort de son mari, relatée dans un article que nous reproduisons ci-après ; même le journaliste d’un pays resté neutre lors de la Première Guerre Mondiale, elle avait peine à y croire, faute de prénom dans l’article Edition complète de Nieuwe Rotterdamsche Courant du 6 novembre 1917 en PDF Elle fut avertie officiellement du décès de son époux par l’aumônier militaire, Jos Van Winckel, que le 14 décembre 1917, soit 40 jours après sa mort.
Le Courrier de l'Armée
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